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Entretien avec Kozma Sayek, consul honoraire de France à İskenderun

  • Photo du rédacteur: Admin LCF
    Admin LCF
  • 24 juil.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 27 juil.


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Pourriez-vous retracer l’origine du lien singulier que vous entretenez avec la France ?


Je suis né dans une famille francophone : dès mon enfance, le français a fait partie intégrante de mon quotidien. J’ai poursuivi ma scolarité au Lycée de Galatasaray à Istanbul, avant d’effectuer des études universitaires en France. Le français est, pour moi, une langue indissociable de mon identité. La France occupe encore aujourd’hui une place très importante dans ma vie, comme dans l’histoire de ma ville, İskenderun, qui abrite notamment un grand cimetière français.


Comment votre francophonie s’exprime-t-elle au quotidien, tant sur le plan personnel que professionnel ?


La francophonie est présente dans ma vie quotidienne : je parle naturellement français, je lis, je regarde des films et des documentaires, tout en restant en lien constant avec cette culture — y compris dans ma vie professionnelle. Je la vis également à travers mon rôle de consul honoraire au Hatay, en représentant les intérêts français dans la région, notamment par le biais des échanges, des rencontres et des projets menés avec la communauté francophone. Grâce à cette fonction, et avec l’appui de cette communauté, j’ai pu contribuer à la coordination de l’aide et à l’accueil des soutiens venus de France après le séisme de février 2023.


Vous exercez la fonction de consul honoraire dans le Hatay depuis 2018. Avec le recul, quels enseignements tirez-vous de cet engagement ?


Depuis 2018, c’est avec fierté et honneur que je représente la France. Il s’agit d’une aventure humaine exceptionnelle, au cours de laquelle j’ai appris combien les relations humaines peuvent être précieuses — en particulier après le séisme qui a très durement frappé notre région du Hatay en 2023. Cette épreuve m’a permis de mesurer à quel point la solidarité internationale, et en particulier celle de la France, pouvait faire la différence. Ces moments douloureux m’ont profondément marqué et ont renforcé ma conviction quant à la nécessité de tisser des liens humains forts et durables.


Quel regard portez-vous sur l’évolution des relations franco-turques à l’échelle locale ?


À l’échelle locale, comme je l’ai déjà mentionné, le séisme a été révélateur : il a montré combien nos deux pays pouvaient se mobiliser ensemble. Nous avons constaté, au Hatay, une coopération concrète sur le terrain, tant sur le plan humanitaire que logistique. J’ai observé de nombreuses initiatives très positives, avec des équipes françaises venues nous aider, ce qui a laissé une forte impression au sein de la population locale. Le Hatay, avec son histoire multiculturelle, a toujours eu cette particularité d’être une région où existe une ouverture naturelle aux autres cultures, ce qui favorise les échanges culturels et économiques.

Selon vous, quels sont les leviers les plus prometteurs pour renforcer la coopération culturelle ou économique entre nos deux pays ?


Il me semble que l’éducation et la jeunesse sont des leviers majeurs, notamment sur le plan culturel, en favorisant par exemple les échanges scolaires et universitaires, et en soutenant les initiatives artistiques permettant aux jeunes de découvrir cette si belle langue et culture françaises. Quant au plan économique, je pense que l’on peut développer et encourager des partenariats locaux, notamment dans le contexte de la reconstruction après le séisme.

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Qu’aimeriez-vous accomplir dans les années à venir à travers vos fonctions ou engagements personnels ?


Dans les années à venir, je souhaiterais consolider davantage les ponts entre nos deux pays, et plus particulièrement avec notre région du Hatay. J’aimerais encourager la jeunesse locale à découvrir la francophonie, développer des projets culturels et économiques, et m’investir dans des initiatives contribuant à la reconstruction et à la préservation de la mémoire de ce que nous avons traversé.

Pour résumer, ma mission en tant que consul honoraire au Hatay consiste avant tout à faire tout mon possible pour que cette belle amitié entre nos deux pays se renforce encore.


Kozma Sayek,

Consul honoraire de France à İskenderun.

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