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De l’Empire ottoman à Cihangir : la fabuleuse destinée des chats turcs

  • Photo du rédacteur: Admin LCF
    Admin LCF
  • 25 juil.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 27 juil.


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Les origines ottomanes et religieuses

Le rôle historique des chats

Dès l’époque byzantine puis ottomane, les chats étaient utilisés pour réguler les populations de rats et souris, notamment dans les port et les maisons en bois d’Istanbul

Symbolisme et piété musulmane

L’islam considère le chat comme rituellement pur et porteur de bénédiction (« barakah »). Le Prophète Mohammed lui-même est réputé avoir montré un grand respect pour un chat endormi sur son manteau. Une anecdote célèbre évoque qu’un chat l’aurait protégé d’un serpent durant sa prière — geste considéré comme une bénédiction divine.

Les Ottomans, protecteurs actifs

Les Ottomans offraient repas et abris, jusqu’à financer des hôpitaux pour animaux. Des personnes nommées mancacı avaient mission d’alimenter chiens, chats et oiseaux, financés par des contrats publics  Le Sultan Abdülhamid II (18761909) était particulièrement renommé pour avoir gardé près de 1 500 chats


Les chats dans la Turquie moderne


Une population urbaine unique

Aujourd'hui, Istanbul compte entre 125 000 et 150 000 chats errants, qu’on considère non comme des nuisibles mais comme des animaux de « communauté » protégés par une politique rigoureusement non létale

Une présence apaisante et sociale

Partout dans la ville, on trouve des distributeurs de nourriture pour chats, voire des "maisons à chats" rudimentaires. Chats et humains coexistent en paix dans les transports, les écoles, les mosquées ou les cafés


Cihangir, le « quartier des chats »


Un lieu emblématique

Quartier bohème de Beyoğlu, Cihangir est reconnu comme l’un des foyers de félins d’Istanbul

  • Dans ses ruelles artistiques, les chats se prélassent sur les chaises des cafés, se fondent dans les scènes du quotidien et sont nourris par des habitants sensibles à leur présence

  • L’association « Cihangir Cool for Cats », créée en 2010 par Hilary Sable, agit depuis des années pour nourrir, soigner, stériliser et sauver les chats errants du quartier

Une image forte et touristique

Ces chats locaux attirent les touristes et génèrent du contenu viral : cafés photogéniques, tournages pour la docu Kedi, selfies avec les félins sur Instagram... Le mot ottoman mancacı réapparaît aujourd’hui sous les formes d’icônes, statues et musées du chat

Chat de quartier - Istanbul
Chat de quartier - Istanbul

Chats vs chiens : une coexistence nuancée

Une préférence religieuse historique

Dans l’islam traditionnel, les chiens sont souvent vus comme impurs, réservés à des tâches extérieures (garde, chasse) et tenus à distance. Par contraste, les chats bénéficient d’un statut sacré et peuvent librement entrer dans les maisons et lieux de culte

Un virage contemporain

Aujourd’hui, la Turquie connaît une augmentation sensible d’adoptions de chiens, y compris en milieu urbain. Toutefois, face à la crise économique, les chiens errants subissent parfois un durcissement policier (lois sur l’euthanasie), tandis que les chats restent encore mieux protégés, même si certaines municipalités tentent de réduire les populations errantes des deux espèces


Enjeux actuels et perspectives

Surpopulation et flambée des coûts

Malgré l'affection générale, la forte population féline pose des défis : soins vétérinaires, stérilisations, maladies… la crise économique affecte la mobilisation citoyenne et les dons

Vers des solutions durables

Des initiatives privées (Musée du Chat, cliniques de stérilisation) et communautaires s'efforcent de proposer des alternatives : campagnes de stérilisation, tours pour touristes solidaires, taxes pour financer le bien-être animal.


Conclusion : un patrimoine à protéger

Félins infatigables, les chats d’Istanbul racontent des siècles de respect culturel, religieux et civil. Cihangir incarne cette communion chaleureuse entre humains et animaux — un exemple de cohabitation urbaine harmonieuse. Cependant, l’équilibre fragile entre émerveillement et responsabilité appelle à des politiques éclairées pour préserver cet héritage unique. Les chats ne sont pas seulement des survivants : ils sont les ambassadeurs d’un dialogue vivant entre tradition et modernité à Istanbul.


Marie-Rose KORO

2 commentaires


Farouk Dehmchi
29 juil.

Merci à Marie-Rose de nous rappeler la présence historique féline à Istanbul, reconnue comme étant depuis des siècles la capitale des chats.J’ai noté pour ma part un lieu de prédilection pour les chats à Istanbul c’est Sishane,Kasimpasha. Beaucoup d’abris ont installés pour accueillir les chats, mais aussi les chiens. Ils sont nourris et affectionnés.Ils se portent bien même en hiver.

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Invité
29 juil.
En réponse à

La population turque est très proche des animaux et cela vaudrait aussi la peine de faire un petit article sur les chiens qui deviennent de plus en plus des compagnons pour nous autant à la ville qu'à la campagne.

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